mercredi, août 02, 2006

L'orage

Hier, j'étais indécise. Je n'arrivais tout simplement pas à me brancher sur quoique ce soit. Un patient me posait une question? J'avais deux bonnes réponses, mais impossible pour moi de trancher. Vu la chaleur accablante et une réduction de mes heures au boulot (à mon grand désarois!) j'ai décidé de m'exhiler de la ville et d'aller voir Chouchou. Mais j'hésitais entre le rencontrer chez mes parents dans la piscine ou chez lui à Magog. Je pense l'avoir appellé 6 fois dans la journée lui disant que je changeais d'idée. J'avais prévu la piscine, mais à la sortie de la clinique, en voyant les éclairs zébrer le ciel, je me suis dit qu'il faudrait oublier la piscine si je ne voulais pas finir en Marie-Rôtie.

Donc, départ pour Magog sous un ciel lourd de nuages. Chou travaille jusqu'à minuit, donc je passe chez Me lui porter son collier et jaser un peu. À peine 15 minutes après que je sois arrivée, BANG! l'orage éclate et une pluie diluvienne se met à tomber. Je sors à peine 30 sec fermer la fenêtre de mon char et je suis trempée. 2 ou 3 minutes plus tard, l'électricité lâche. Me me dit que ça arrive souvent chez elle et de pas s'inquiéter, car elle voit par la fenêtre qu'en ville il ont encore du courant. J'attends que la pluie et le vent se calment un peu et je pars vers Magog.

Ce qui semblait pas si pire semble pas pire pantoute. Il y a environ 3 pouces d'eau partout dans la rue, des arbres sont couchés un peu partout (ce qui est une position peu usuelle pour un arbre, on s'entend!) et il vente épouvantablement. Je n'ai que dix minutes à faire pour me rendre au vidéo, mais ça me semble une éternité tellement que j'ai peur de me faire écrapoutir par un poteau d'hydro.

Au vidéo, Chou me rassure. Ses colocs sont à l'appart, tout est beau. Comme j'ai une envie de pipi de la mort (j'ai envie depuis que j'ai quitté Mtl!) je me dirige rapidement chez mon chum. Il ne me faut que deux coins de rue pour comprendre que c'est l'apocalypse. Toute la rive-sud de Magog est dans le noir. Le lac, le pont, même le McDo. Ça fait peur. Je croyais sincèrement que le M jaune du McDo resterait toujours allumé même au jour du jugement dernier. Faut croire que non.

Je parcours ces rues que je connais par coeur qui sont plongées dans le noir, avec, de temps à autre, un éclair qui illumine le tout. J'y vois sur les balcons les visages des voisins qui regardent passer l'orage. On se croirait dans l'aube des morts. Je barre les portes de peur qu'un zombie vienne me manger.

J'arrive enfin chez Chou. Les lumières de parterre du voisin sont allumées, pour une obscure raison. Ça laisse planer un semblant de lumière bleue dans l'allée qui ne fait qu'ajouter au macabre de la situation. Je sors vite de l'auto et je me dirige vers l'allée qui remonte devant le bloc. J'ai de l'eau jusqu'au chevilles! Je presse le pas, entendant la foudre arriver. J'aime bien les orages, mais pas dans je suis debout au milieu de la rue les pieds dans l'eau...

Juste comme je remonte l'allée : BANG! Un méga éclair illumine tout. ARRGGHHhhh! (Ça c'est moi en train de crier) Au milieu de l'allée, à moins de 30 cm de moi, l'éclair a illuminé la face d'un inconnu. Je l'entends qui me demande: Alors, on a peur des orages? Je reconnais le drôle d'accent français du proprio de mon chum, qui, pour une étrange raison, se tient au milieu de la pelouse en plein orage... Je lui réponds que je n'ai pas peur des orages, mais des inconnus qui se tiennent près de moi dans le noir! Il rigole un peu. Je suis enfin arrivée. J'essaie d'ouvrir la porte: barrée. Je cogne, je cogne, je fesse! Rien à faire, pas de lumière, que dalle à l'intérieur. Je prends mon cell et j'appelle. Je laisse le répondeur se déclancher trois fois: rien. Je retourne à mon char en maugréant.

De retour au vidéotron, avec une lampe de poche achetée au métro et une méga envie de pisser, mon chum me donne la clef. Je retourne chez lui sans me faire frapper par la foudre ou quoique ce soit. J'entre dans l'appartement : silence total. Habituellement, y'a des ordis qui runs, d'la musique, des fans... là, silence total. Les colocs sont surement partis à la quête de l'électricité. Je fais quand même le tour des chambres pour être sure avec ma lampe de poche minable. Lugubre ambiance. Je fais encore un saut de la mort quand Serge se lève de son lit comme un mort vivant en me disant : Salut, je regarde les éclairs... Je me demande en moi-même pourquoi il m'a pas ouvert la porte alors qu'il me voyait carrément varger dedans, mais bon...

Les orages ont ceci de bon. Quand mon chum est rentré, on a éteint les bougies et on s'est collé devant la fenêtre en regardant le ciel plein d'électricité. C'était tellement beau, que j'ai trouvé ça un peu plate d'être aveuglée par les lampadaires quand le courant est revenu, quelques temps plus tard. Et malgré le saut de la mort que mon chum a fait quand Kevin s'est pointé la face dans la fenêtre à 3h AM (pour une fois que c'est pas moi qui fait le saut!) ce fut une très belle nuit. Et ce matin, enfin guérie de mon indécision, j'ai su que j'avais fait le bon choix...

3 commentaires:

Isa Rock On!! a dit...

Noooon pas le mcDo éteint!!!

C'était assez fou en effet comme orage. J'ai dû abandonner la vente de bière aux cowboys. Honnêtement, j'avais presque trop peur pour trouver ça beau (la foudre a frappé sur le terrain de mon 2ième voisin 2 années de suite alors je suis un peu craintive maintenant)

Isa Rock On!! a dit...

Les Français aiment bien se tenir dans des coins sombres, pour sournoisement surprendre les gens. Ils font cela quand ils ne sont pas en train de rire de l'accent québécois.

Me a dit...

Mouwhahahahhahahaaha!!