samedi, mars 25, 2006

Ça arrive seulement aux autres...

Et les autres sont parfois plus proches qu'on le pense...
Des amies comme ça ont beau être éloignées, par les évènements et par l'espace, elles sont toujours tricotées serrées. C'est ce que je réalise à chaque fois que je reçois un message du genre : Elle feel vraiment pas, téléphonne-lui en fin de semaine.
Ce n'est pas une suggestion, c'est une obligation.
Et c'est tout naturel que j'obéisse. Je l'ai donc appellée aujourd'hui. Derrière ma fenêtre le soleil du printemps brille, mais au bout du téléphone, c'est l'orage. Le drame. Je sais déjà à quel point son enfance fut difficile, tout comme sa vie en général qui semble attirer les mauvais sorts, malgré tous ses efforts. Depuis quelques temps, ça semblait aller mieux, elle semblait avoir lâché prise un peu. Mais suffit d'un mauvais coup de fil pour que revienne l'envahir les monstres d'antan.
Alors je suis là, pendue à mon appareil, à essayer tant bien que mal de lui offrir un peu de support. Je ne suis vraiment pas la personne idéale pour la soutenir, avant eu une enfance merveilleuse dans la ouate, et des problèmes très superficiels. Pourtant, je sais exactement comment elle se sent, car peu importe ce que l'on a vécu, on a déjà tous connus le désespoir. Je pourrais descendre, aller la bercer dans mes bras en lui caressant les cheveux comme ma mère fesait quand j'étais triste. Mais on est si loin et elle a pas de chaise berçante... Donc je la berce du mieux que je peux au téléphonne, dans ces moments où ils n'y a que des pleurs, des regrets et du désespoir, et où c'est tellement gros pour moi que je ne sais quoi dire. Je n'ai pas le mode d'emploi du parfait psychologue.
Je traite des genoux moi, pas des âmes abimées.
Mais je me dis que rien n'est mieux que l'écoute et la sympathie, alors je pleure en l'entendant pleurer, et j'essaie de placer une phrase encourageante ici et là. Et je la sens défaite au bout du fil, comme une porcelaine éclatée sur le plancher. Et je n'y peux rien, et personne n'y peux rien sinon elle... alors il faut attendre que les p'tits bouts se recollent d'eux-mêmes. Mais ça, il est trop tôt pour y penser, alors on regarde, terrorisés, les morceaux éparpillés.
Au bout d'une heure et surement d'une boite de Klennex, je racroche en lui disant des mots bien simples mais qui sont lourds de sens : Je t'aime. Et en refermant le téléphone, je ne peux m'empêcher d'angoisser sur ce qui se passera.

Ma chérie, je t'aime, et n'oublies pas que je suis toujours là.

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